Pourquoi est-il si difficile de transformer nos maux en mots?

Pourquoi est-il si difficile de transformer nos maux en mots ?

 

 

 

Pourquoi ? Parce que nos maux sont des mots impossibles : des mots indicibles, des mots interdits, des mots tabous, des mots inexistants, des mots qui viennent d’un monde sans mots.

 

Si nos maux étaient les messagers de mots simples, à la portée de notre esprit ce serait simple de penser nos maux et de les transformer.

 

Mais plus les maux sont forts, insistants, douloureux, … plus ils sont d’un monde où les mots sont inaccessibles.

 

Les maux sont les messagers de mots auxquels nous avons coupé la route , c’est pour cela qu’ils deviennent des maux et non des mots.

 

 

 

 

 

Si l’on remonte le fil du mot : au début (dans le ventre de notre mère) il y a les ressentis, puis l’expression non-verbale pour extérioriser, manifester nos émotions, nos sensations et enfin vers 2 ans les mots qui permettent de se les expliquer par la pensée et de les partager avec un tiers.

 

 

 

Mais quand il y a un ressenti trop douloureux, trop fort, trop … , trop en dehors du champ autorisé par l’esprit, alors le ressenti ne se transforme pas en mot mais en maux. C’est parce que le mot n’a pu existé que le mal est apparu. Puisque l’esprit a évité cette souffrance, c’est le corps qui souffre.

 

Et si quand cela nous arrive, parce que cela nous arrive à tous, nous remontions le fil et osions renouer avec la sensation, le ressenti l’émotion pour mettre les mots à la place des maux, alors la souffrance migre du corps à l’esprit, la souffrance peut s’évacuer par les mots …

 

 

 

Le corps a cela de magnifique qu’il ne permet pas de passer nos souffrances sous silence, même si notre esprit- notre mental, c’est-à-dire nous, nous voulons à tout prix l’éviter non par lâcheté, ou faiblesse, mais parce que nous avons appris à nous protéger de la souffrance.

 

 

 

Nous avons appris à éviter la souffrance, à la contourner, comme si la souffrance ne faisait pas partie de nos vies. Nous avons peur d’elle, elle devient l’ombre qui nous poursuit, car nous craignons qu’elle puisse envahir toute notre vie. Et pourtant, si nous faisions volte-face et que nous regardions notre souffrance, que nous mettions du sens sur son existence, nous découvrirons qu’elle est en nous, qu’elle n’est qu’une forme d’auto-guérison de l’être, mais ceci est encore une autre discussion, gardons-le pour une prochaine fois…

 

 

 

Vivre ses souffrances, sans peur c’est permettre aux maux de se transformer en mots, et ainsi à l’être de vivre au présent en harmonie du corps et de l’esprit.