Travaux Thérapie
Il y a quelques jours, en rénovant mon lieu de travail, j'ai vu une jolie métaphore de ce qu'est une thérapie, je la partage donc avec vous:
Il y avait ce mur, un mur tout blanc, dans un état très correct, ni beau, ni laid, mais passe-partout. Depuis longtemps, il m'intriguait, me titillait¨ J'ai commencé à retirer
la couche de plâtre et de chaux qui le recouvrait, parce que je soupçonnais qu'il était plus que ce qu'il ne paraissait.
Au bout de quelques minutes, j'étais contente en découvrant une belle brique tout orange, puis j'ai douté en découvrant la suivante abimée, noircie. J'ai repris courage un peu
plus loin,avant de vraiment douté du bien fondé de ma démarche vu l'état de certains joints.
Bref j'ai avancé, avec de la peur, du doute, beaucoup d'émotions, et quand j'ai flanché vraiment par fatigue, lassitude, peur d'avoir fait une bêtise en enlevant le plâtre,
j'ai été soutenue par mon compagnon pour finir ensemble ce mur.
En regardant maintenant ce mur, je le trouve beau, vivant, profond, je suis sûre d'avoir fait le bon choix en le révélant à sa vraie nature de mur de brique. Il n'est pas
lisse, pas brillant, il a des aspérités, des défauts, mais aussi et surtout une vraie beauté. Ses atouts et ses faiblesses donnent un ensemble très harmonieux, qu'un mur tout
neuf, n'aurait pas.
C'est cela une thérapie: difficile, laborieux, on y doute, on a envie de renoncer, on a besoin d'être accompagné, mais on se révèle à soi-même. On se découvre des potentiels
ignorés, on ouvre des portes que l'on aurait pas osé franchir avant.
Certes, c'est fatiguant, certes après il faut balayer devant sa porte, car cela bouleverse plus que ce que l'on pensait, comme moi qui en commençant n'avait pas prévu que je
devrais nettoyer toute la pièce dans son ensemble, devenue toute blanche.
Ce mur de brique dans la salle où je vous reçois en thérapie, me révèle une fois encore, que les plus beau vernis ne dure qu'un temps. Au moment venu, il devient nécessaire de
se révéler à soi-même car ainsi nous sommes des êtres magnifiques.
Eglantine Soret-Goussiez